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— Pardonnez-moi d’être franc, mais je le dois tout aussi bien à ma sincère affection pour vous qu’à moi-même. Répondez-moi avec une égale franchise.

— Je vous écoute.

— M. du Longpré vous aime ?

— Il m’offre de faire de moi sa femme ! Dans un mois, si je le veux, je porterai son nom.

— C’est un honnête homme ?

— C’est le cœur le plus honnête, le plus droit et le plus loyal qui se puisse rencontrer.

— Vous ne lui avez rien dit de… du passé ?

— Rien ! Toutefois il est convaincu cependant que je lui cache un secret, car c’est en invoquant la nécessité où j’étais de me conduire ainsi que j’avais repoussé son amour et refusé sa main.

— Vous ne pensez pas qu’il suppose rien de ce à quoi je fais allusion ?

— J’en suis certaine.

— S’il apprend quelque chose un jour ?

— Il sera trop tard, je serai sa femme et l’envelopperai de tant d’amour qu’il ne croira pas. D’ailleurs, comment et par qui M. du Longpré pourrait-il être instruit de ce passé maudit ? Il ne connaît personne à Paris, n’est pas de notre monde, et tout le temps qu’il ne consacrera pas à son