Page:René de Pont-Jest - La Bâtarde.djvu/106

Cette page a été validée par deux contributeurs.

Havre cette lettre inattendue que lui avait adressée mademoiselle Berthier.

Il la croyait toujours à Bourbon, mise en possession de l’héritage de son oncle ; et comme il la savait ambitieuse, il supposait qu’elle avait profité de ce qu’elle se trouvait dans un pays où son passé était inconnu pour y faire la conquête, grâce à sa fortune et à sa merveilleuse beauté, d’un mari confiant et amoureux au bras duquel il la verrait revenir un jour.

Et elle était déjà de retour, non seulement sans mari, mais encore sans fortune ! Le commandant n’y comprenait rien.

La lettre de mademoiselle Berthier lui disait assez qu’elle rentrait à Paris en lionne blessée, ce qui l’eût beaucoup inquiété pour Richard, sans la recommandation qu’elle lui faisait de ne pas parler à celui-ci de son arrivée. Mais quelle était cette blessure ? Pourquoi la jeune fille faisait-elle un aussi pressant appel à son expérience et à son dévouement ?

Fort intrigué, M. de Martry attendit impatiemment le lendemain, et nous savons qu’après avoir reçu mesdames Berthier à la gare, il les avait conduites à l’hôtel du Louvre, puis que là, restée seule avec son vieil ami, Gabrielle lui avait dit en lui tendant les deux mains :