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DIVORCÉE

PREMIÈRE PARTIE

LA PRINCESSE OLSDORF


I

LISE BARINEFF


Lorsque le prince Pierre Olsdorf épousa, en 1860, avec la permission du Czar, Mlle Lise Barineff, l’aristocratie russe cria bien un peu à la mésalliance. Personne n’ignorait que la nouvelle princesse était née non seulement avant le mariage de sa mère, Mme Froment, avec le comte Barineff, mais même quelques mois avant que Mme Froment parût à Saint-Pétersbourg, où elle avait eu, au théâtre Michel, tout à la fois comme femme et comme artiste, les succès les plus éclatants.

On se souvenait toujours qu’un beau soir, à l’heure où elle aurait dû entrer en scène, l’actrice française avait fait dire à son directeur qu’elle était souffrante, et que, le lendemain matin, Saint-Pétersbourg avait appris que son idole s’était donnée un seigneur et maître, légitime cette fois, dans la personne du comte Barineff, viveur usé par tous les excès, mais riche, d’excellente maison et fort bien en Cour.