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pour vous conduire jusqu’à Mittau. De là vous ferez bien de retourner directement à Paris. Si on apprenait ici la prolongation de votre séjour en Russie, après votre brusque départ de Pampeln, on pourrait en chercher la raison. C’est ce que je veux éviter.

Le ton avec lequel avaient été prononcés ces derniers mots ne permettait plus à Paul d’hésiter.

— Eh bien ! soit, madame, dit-il, je partirai ce soir.

— Sans avoir vu qui vous savez, observa la mère de Lise.

— Ah ! je ne m’engage pas à cela ! Si je ne présentais pas mes devoirs à tous ceux à qui je les dois avant de quitter le château, d’abord je passerais pour un homme mal élevé et, de plus, votre but ne serait pas atteint, car chacun s’efforcerait de découvrir la cause d’une conduite aussi singulière.

— Vous feignez de ne pas me comprendre. Alors je vais être plus nette, bien qu’il m’en coûte. Vous ne reverrez pas la princesse en tête-à-tête.

— Je ne puis vous promettre qu’une seule chose : de ne pas provoquer une explication entre madame la princesse et moi ; mais vous m’avouerez que si elle me fait l’honneur de me le demander, je ne pourrai la lui refuser.

— Elle ne tentera pas de vous rencontrer.

— Peut-être.

— J’espère le contraire !

— Dans ce cas, madame, c’est convenu, tout se passera comme vous le désirez. Je vais écrire au prince pour lui expliquer mon départ.

Satisfaite d’avoir obtenu cette promesse, Mme Podoï se retira, mais pour se rendre immédiatement chez sa fille.

Celle-ci était à sa toilette au moment où sa mère se présenta dans son appartement.

— Renvoie ta femme de chambre, lui dit-elle, j’ai à causer avec toi.

Un peu surprise, Lise Olsdorf obéit, puis se tournant vers la générale, elle lui demanda, en souriant :

— Qu’avez-vous de si mystérieux à me communiquer ?