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connais les autorités du pays, nous serons surveillés demain avant le lever du soleil.

Pierre Olsdorf exprima chaleureusement à ses amis sa reconnaissance et voulut les reconduire jusqu’au Corso. Il rentra ensuite à la Minerve, où, deux heures plus tard, un mot du comte Panen lui apprit que tout était terminé et qu’il viendrait le chercher le lendemain matin à sept heures.

Le prince Charles B…, ce type de bonté, d’honneur et de simplicité, s’était rendu, en effet, à la prière du jeune diplomate russe, avec lequel il était lié depuis longtemps, et il avait donné des ordres à son concierge pour que la grille de son parc fût ouverte dès l’aube aux personnes qui se présenteraient.

Prévenu de son côté par ses témoins des conditions de sa rencontre avec le prince Olsdorf, Paul Meyrin n’avait osé, par orgueil, leur faire la moindre observation, mais il ne dit rien à Sarah de cet échange de deux balles qui devait être le début, peut-être la fin de son duel, et le lendemain matin, après avoir embrassé la jeune femme avec une certaine fermeté, il suivit MM. Rimaldi et Bertin. Il avait été convenu entre ces messieurs et les deux témoins russes que ces derniers se chargeraient d’apporter les armes.

L’artiste et ses parrains n’eurent à peu près qu’à traverser la chaussée. La villa du prince Charles B… était de l’autre côté de l’avenue, à cent pas à peine. Lorsqu’ils y arrivèrent, le concierge qui en tenait la grille entrouverte les laissa passer en les saluant, et ils aperçurent aussitôt deux personnes qui attendaient sous les premiers arbres de la grande avenue, à gauche du jardin.

C’étaient le baron Zamoïeff et le docteur Saniative.

Le prince se promenait un peu plus loin avec le comte Panen, à qui il donnait ses instructions.

En voyant approcher les témoins de M. Meyrin, le comte quitta Pierre après lui avoir serré la main, et il rejoignit MM. Rimaldi et Bertin, que le baron Zamoïeff avait conduits un peu à l’écart, pour fixer les dernières conditions de la rencontre et charger les armes.