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X

DEUX MARIS


En arrivant à Brindisi, vingt jours après son départ de Bombay, Pierre Olsdorf expédia une dépêche à Véra Soublaïeff, la priant de suite de Pampeln pour Paris, et il prit quelques heures plus tard le chemin de fer de Foggia.

Le lendemain il était à Rome, où l’attendait une lettre de Mme  Daubrel, en réponse au télégramme qu’il lui avait adressé avant de s’embarquer pour l’Europe.

La bonne Marthe confirmait ses douloureuses nouvelles précédentes. En apprenant que le prince allait venir à Paris, Mme  Meyrin avait exprimé la plus vive reconnaissance, mais elle n’en était pas moins perdue. Les médecins ne conservaient aucun espoir et la malade avait le sentiment de la gravité de son état. Elle ne demandait à Dieu que de vivre jusqu’à l’arrivée de celui dont elle voulait implorer le pardon.

Pierre répondit immédiatement à Mme  Daubrel qu’il serait à Paris dans trois ou quatre jours, en même temps que ses enfants, et il se dirigea vers l’ambassade de Russie. Elle occupait, sur le Corso, le palais Feoli, où il fit passer sa carte au comte Panen, premier secrétaire, qui avait été son camarade à l’Institut des nobles.

Introduit aussitôt et accueilli de la façon la plus amicale par le jeune diplomate, l’ex-mari de Lise alla droit au but de sa visite.

— Mon cher comte, dit-il à son compatriote, je viens vous demander un grand service.