Page:René de Pont-Jest - Divorcée.djvu/224

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

Hôtel, où elle recevrait ses instructions, en attendant qu’il fût là lui-même.

Le jour suivant, au moment où le gentilhomme russe s’embarquait sur l’Osiris pour une traversée qui allait lui être plus pénible et lui paraître plus longue que toutes celles qu’il avait faites jusqu’alors, ses deux dépêches arrivaient à Paris et à Pampeln, pour y causer une émotion facile à comprendre.

Mme Daubrel commençait à croire que ses lettres au prince Olsdorf resteraient sans réponse et cependant, ce matin-là même où le télégramme du premier mari de Lise lui parvint, son joli visage, si triste d’ordinaire, trahissait une joie immense, si grandes que fussent ses inquiétudes à propos de la santé de Mme Meyrin.

C’est là que sa mère à elle, Mme Percier, était venue la réveiller avec une nouvelle, secrètement, timidement espérée, mais encore bien inattendue cependant. De New-York, M. Daubrel avait écrit que, touché de l’existence d’expiation et de repentir de sa femme, il n’était pas loin d’oublier le passé.

À cette communication, Mme Daubrel s’était jetée en pleurant dans les bras de Mme Percier, et il lui tardait d’informer Lise, qui l’aimait tant, de l’espérance qu’elle pouvait nourrir désormais. Or c’était plus et mieux encore que la charmante femme allait dire rue d’Assas : elle avait à y annoncer à une pauvre mère que bientôt elle embrasserait ses enfants.

Cependant, lorsque Marthe fut près de son amie, elle la vit si faible qu’elle hésita à parler. Elle consulta alors Dumesnil, qui se trouvait là et que, sous un prétexte futile, elle avait entraîné dans le petit salon voisin de la chambre à coucher.

— On ne meurt pas de joie, s’écria le vieillard, mis au courant de la situation ; n’attendons pas un instant pour donner à notre chère malade le seul espoir qui puisse calmer un peu ses douleurs.

Et, ramenant Mme Daubrel auprès de Lise, il dit à cette dernière :

— Nous avons une heureuse nouvelle à vous ap-