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« Si je me suis dévouée à eux, dites-lui, je vous prie, que c’est autant en mémoire d’elle que pour remplir la mission dont je suis fière d’être chargée. Mais vous me demandez une chose que je ne puis faire ; je n’en ai pas le droit et j’en suis au désespoir. Le prince Olsdorf m’a ordonné de ne jamais éloigner d’un seul jour Alexandre et sa sœur de Pampeln, même si Mme  la générale Podoï les demandait. Il veut même qu’il y demeurent pendant toute son absence. Prévoyant même toutes les circonstances, il a indiqué la résidence où ils devraient être conduits s’il arrivait au château des événements de nature à les forcer de le quitter.

« Pardonnez-moi donc, madame, et priez Mme  la comtesse de me pardonner. Ses enfants, que j’ai accoutumés à joindre son nom à leurs prières, obtiendront de Dieu le retour de leur mère à la santé, et peut-être des jours meilleurs reviendront-ils pour celle que vous aimez et dont je baise respectueusement les mains. »

— Quelle brave et sainte fille ! murmura Mme  Paul Meyrin, à la lecture de cette lettre.

Puis, après quelques instants de lutte inutile contre les sentiments qui l’envahissaient, elle se laissa tomber dans les bras de Marthe en ajoutant :

— Et comme elle est digne d’être aimée !


IX

LOIN DE TOUS


Les renseignements que Mme  Daubrel avait obtenus de Véra Soublaïeff ainsi qu’à l’ambassade de Russie sur le prince Olsdorf étaient exacts, autant du moins qu’il est