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— C’est des femmes qui t’écrivent, hein ? Moi, je t’ai bien montré les miennes, de lettres, l’autre jour.

— Ce n’est pas une raison.

— Puisque c’est ça, je vais me faire écrire par des tas de types. Et tu ne verras pas non plus mes lettres.

— Comme tu voudras.

— Alors, ça t’est égal ? Tu n’es seulement pas jaloux. Tu ne m’aimes plus.

— Mais si, ma petite Malou, je t’aime.

— Tu es agaçant avec ton calme. Il n’y a même pas moyen de te faire des scènes. Tu ne te fâches jamais.

Évidemment, je ne conçois pas l’amour à la façon de Marie-Louise. C’est sans doute moi qui ai tort. Ma petite amie s’est agitée toute la journée. Je n’ai pas écrit une ligne. Mais nous nous installons. Ce soir, au retour d’un dîner, je la trouve offerte en une chemise de linon blanc, les épaules hors du couvre-lit de satin.

Elle me pose des questions sur le menu, les toilettes, les femmes. Et puis, je me couche. Je voudrais reposer tranquillement sur mon sommier neuf, en des draps fins. La chambre est sombre. L’abat-jour éclaire seulement l’oreiller et les pages d’un livre intéressant. Comme on est bien !

— Oh ! tu ne vas pas te mettre à lire, méchant. Tu ne m’aimes donc plus ?

Ma petite amie me lie ses beaux bras roses autour du cou. Ah ! le geste délicieux célébré par les poètes et les romanciers. Seulement, voilà : ils n’avaient probablement, point mangé de filet jardinière ou de salade de homards les poètes et les romanciers, quand ils ont célébré ce geste-là. Marie-Louise m’étouffe.

— Écoute, ma jolie Zette, desserre-moi. Je ne peux plus respirer.

— Ça t’ennuie de dormir entre mes bras ?

— Mais non. Ça m’enchante. Seulement, ne m’étrangle pas.

Elle s’installe, la tête sur mon épaule. C’est tout à fait joli à voir, dans la glace. Mais, au bout d’une demi-