méthode pourrait servir à effacer toutes les contradictions que M. Hume avait constatées dès 1883 ; quant aux « inexactitudes » mises sur le compte des disciples maladroits, n’estce pas Koot Hoomi lui-même qui, à propos de l’affaire Kiddle, avait donné l’exemple sur ce point ? Nous savons d’autre part que Mavalankar, Subba Rao et autres se donnaient pour des « chélas » ou disciples directs des « Maîtres » ; rien ne s’opposerait donc, d’après la citation que nous venons de faire, à ce qu’ils fussent les auteurs des lettres en question, comme ils le furent en effet, mais « sous la direction » de Mme Blavatsky. Dès lors qu’on n’attribue plus aux « Maîtres », dans la rédaction de ces messages, qu’un rôle de « direction générale », en passant d’ailleurs sous silence les procédés de « précipitation », il devient assurément beaucoup plus difficile de dénoncer une fraude manifeste. Il faut donc convenir que cette tactique ne manque pas d’une certaine habileté ; mais, pour s’y laisser prendre, il faudrait ignorer, comme l’ignorent peut-être bien des théosophistes actuels, toute l’histoire de la première période de la Société Théosophique ; il est vraiment regrettable pour celle-ci que, contrairement à l’usage des anciennes sociétés secrètes dont elle se prétend l’héritière, elle ait laissé derrière elle une telle abondance de documents écrits.
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