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plications utiles et nous a permis de connaître plus intimement quelques détails pleins d’intérêt, ayant rapport aux méthodes dont les adeptes se servent parfois pour leur correspondance » [1].

Sinnett voulait parler des explications du soi-disant Koot Hoomi sur les procédés de « précipitation » ; mais les vraies méthodes qui étaient employées réellement pour cette correspondance, ce sont les déclarations de M. Allen O. Hume qui, vers la même époque, avaient commencé à les faire connaître. Si les phénomènes se produisaient plus facilement et plus abondamment au quartier général de la Société que partout ailleurs, les causes n’en étaient peut-être pas « le magnétisme supérieur et sympathique possédé par Mme Blavatsky et une ou deux autres personnes, la pureté de vie de tous ceux qui y résident habituellement, et les influences. que les Frères eux-mêmes y répandent constamment »[2]. La vérité est que Mme Blavatsky, à Adyar, était entourée de compères qu’elle n’aurait pu emmener partout avec elle sans éveiller des soupçons : sans parler d’Olcott, il y avait là tout d’abord les époux Coulomb, ses anciens associés du « club à miracles » du Caire, qu’elle avait retrouvés dans l’Inde peu après son arrivée ; il y avait aussi un certain Babula, qui avait été au service d’un prestidigitateur français, et qui se vanta lui-même d’avoir « fabriqué et montré des Mahâtmâs en mousseline », tout comme les faux médiums à « matérialisations » ; il y avait encore plusieurs des prétendus « chélas », comme Damodar K. Mavalankar, Subba Rao et Mohini Mohun Chatterjee, qui aidaient Mme Blavatsky à écrire les « lettres précipitées », ainsi qu’elle-même l’avoua plus tard à Soloviof[3]³. Enfin, quand tous ces aides conscients ne suffisaient pas, il y avait encore les complices inconscients et involontaires, comme Dhabagiri

  1. Le Monde Occulte, p. 295.
  2. Ibid., p. 245
  3. A modern priestess of Isis, p. 157.