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CHAPITRE V

L’AFFAIRE DE LA SOCIÉTÉ DES RECHERCHES PSYCHIQUES


L’incident du professeur Kiddle avait été un premier coup porté publiquement à la Société Théosophique ; Sinnett, qui avait tout d’abord gardé le silence sur cette affaire, se décida à présenter, dans la quatrième édition du Monde Occulte, une explication assez maladroite fournie par Koot Hoomi lui-même : l’apparence du plagiat était due, disait celui-ci, à la maladresse et à la négligence d’un « chéla » (disciple régulier) qu’il avait chargé de « précipiter » et de transmettre son message, et qui en avait omis précisément la partie qui montrait que le passage incriminé n’était qu’une citation. Le « Maître » se trouvait obligé d’avouer qu’il avait eu l’« imprudence » de laisser partir sa lettre sans l’avoir relue pour la corriger ; il paraît qu’il était très fatigué, et il faut le croire, car il avait singulièrement manqué de « clairvoyance » en cette occasion[1]. Après avoir rétabli ce qui devait être le texte intégral du message et avoir présenté à M. Kiddle de bien tardives excuses, Sinnett, faisant contre fortune bon cœur, terminait en ces termes : « Nous ne devons pas regretter trop l’incident, car il a donné lieu à des ex-

  1. Le Monde Occulte, pp. 279-284. — Voir à ce sujet une chronique d’Anatole France dans le Temps du 24 avril 1887, et une autre de Georges Montorgueil dans le Paris du 29 avril 1887.