des organisations rosicruciennes qui, tout en étant extrêmement éloignées à tous points de vue de la Rose-Croix originelle, n’en avaient pas moins conservé certaines notions relatives aux « Adeptes ». D’autre part, elle avait eu connaissance de divers ouvrages où se trouvent quelques données sur cette question ; ainsi, parmi les livres qu’elle étudia en Amérique en compagnie d’Olcott, et dont nous aurons à reparler, on trouve mentionnées l’Étoile Flamboyante du baron de Tschoudy et la Magia Adamica d’Eugenius Philalethes[1]. Le premier de ces deux livres, publié en 1766, et dont l’auteur fut le créateur de plusieurs hauts grades maçonniques, contient un « Catéchisme des Philosophes Inconnus »[2], dont la plus grande partie est tirée des écrits du Rosicrucien Sendivogius, appelé aussi le Cosmopolite, et que certains croient être Michel Maier. Quant à l’auteur du second, qui date de 1650, c’est un autre Rosicrucien dont le vrai nom était, dit-on, Thomas Vaughan, bien qu’il ait été connu aussi sous d’autres noms dans divers pays : Childe en Angleterre, Zheil en Amérique, Carnobius en Hollande[3] ; c’est d’ailleurs un personnage fort mystérieux, et ce qui est peut-être le plus curieux, c’est qu’ « une tradition prétend qu’il n’a pas encore quitté cette terre »[4]. Les histoires de ce genre ne sont pas si rares qu’on pourrait le croire, et l’on cite des « Adeptes » qui auraient vécu plusieurs siècles et qui, apparaissant à des dates diverses, semblaient avoir toujours le même âge : nous citerons
- ↑ Lettre d’Olcott à Stainton Moses, 22 juin 1875.
- ↑ Cette dénomination est celle d’un grade qui se retrouve dans plusieurs rites, notamment dans celui des Philalèthes ; on sait qu’elle servit de pseudonyme à Louis-Claude de Saint-Martin.
- ↑ On l’a parfois confondu avec un autre Rosicrucien dont le pseudonymo était Eirenæus Philalethes ; suivant certains, ce dernier est George Starkey, qui vécut en Amérique ; suivant d’autres, c’est lui dont le vrai nom aurait été Childe, et Starkey n’aurait été que son disciple, au lieu d’être, comme le pensent les précédents, celui de Thomas Vaughan.
- ↑ Histoire des Rose-Croix, par Sédir, p. 158. — Léo Taxil donnait sa fameuse Diana Vaughan pour une descendante de ce personnage (voir Lotus Bleu, 27 décembre 1895).