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où l’on voit un bon génie qui porte le nom de tel ou tel cachet, et d’un aimant magique libère les crânes des clous que la neurasthénie, la migraine ou même une simple indigestion y avait enfoncés, car dès qu’il est heureux, dès qu’il se sent fort, la main de Diane sur son front est une compresse inutile.

La main de Diane, compresse inutile ?

« Égoïste », constate-t-il et il s’accuse de se montrer injuste envers la seule créature qui l’aime et, en même temps, se dit que s’il se laissait aller, il n’en ferait pas plus grand cas que d’un médicament, et il a honte. Il a honte non seulement d’avoir été tenté de traiter mal qui lui veut et qui lui fait du bien, mais encore et surtout de se sentir vide, de ne savoir quels gestes, quels mots le sauveront d’un ennui dont il se sent menacé.

Une crampe le rive dans une position ridicule.

Est-il donc un spécialiste des lamentations, et aussi borné que Mme Dumont-Dufour qui ne sait plus de quoi parler lorsqu’elle a fini d’énumérer ses raisons de rage ou de vengeance.

Grâce à Diane la paix est descendue en lui, mais au lieu de se réjouir de ce calme, le voici, semblable à ces médiocres qui tirèrent certains effets de la plus mystérieuse éloquence tant que le mal inspira leur délire mais guéris ne trouvent plus rien à dire, sinon des banalités majeures.