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démocratique du 13 avril était commencé.

Alors, ils se mirent tous à mâcher en grinçant des dents, car beaucoup, soudain, s’apercevaient dans quelle charge d’eux-mêmes ils étaient tombés. Ils défendaient la liberté d’opinion, en se rebiffant contre la mienne ! Et ils savaient bien au fond, qu’Aulard, Seignobos et Basch n’étaient que des fantoches. Ils ne les glorifiaient que pour la forme, la fô-ôrme ! eût dit Bridoison. D’ailleurs, devant tous ces enrôlés de la pensée libre, Seignobos, à sa table d’honneur, ricanait, tressautait, et roulait entre ses doigts de petites boulettes de pain, qu’il jetait avec mépris sous la table.

Quand vint l’heure du dessert, je veux dire le temps où on aurait pu servir un dessert, M. Ferdinand Buisson dit encore :

— Au nom de la Laïcité…

C’était le signal, que ceux qui étaient venus pour sauver oralement la Démocratie et la Conscience Universelle pouvaient prendre la parole.

On vit donc se lever des gloires du Parlement et de l’Université : MM. Séailles —