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Tartuffe… j’ai dit Tartuffe. Le voici qui se découvre. Il montre les dents, tragique. Sa sinécure est en jeu !

Pauvre et triste bonhomme ! Qu’il se rassure : on ne la lui dispute pas. Et on lui donne, par-dessus le marché, toute la pitié que son cas mérite. S’appeler Aulard, avoir ce nom dolent, cette tête blafarde, expliquer l’Histoire comme on raconte sa colique, et croire qu’on peut convaincre, en plein Paris, un public qui n’est pas malade, quel défi et quelle insolence ! Il a tout juste convaincu Trotsky, qui fut de ses élèves, qui suivit son cours cinq ans, qui montait de la rue des Écouffes où il vendait des casquettes, à la Sorbonne où il édifiait, en compagnie du saint homme scientifique, le plan d’une révolution qui devait l’être aussi. Mais c’est tout. Ceux qui prétendent être ses plus chers amis, avouent, après trois minutes, que la cuisine qu’il fait avec l’histoire n’est qu’une gargote. Ceux qui suivaient ses cours le plus assidûment l’ont lâché à l’heure solennelle, le jour du Centenaire de Napoléon qu’il avait décrié du-