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cerner. Je vais vous en donner un exemple. J’ai passé, avec mes élèves, un an sur la bataille d’Iéna. Nous avions tous les documents du Ministère de la Guerre. Eh bien, nous ne sommes arrivés à rien !… En sorte que quand on y regarde de près, on ne peut pas savoir ce que c’est que la bataille d’Iéna…

Il fait cet aveu en sourdine, comme un homme qui, hélas ! n’a jamais découvert que le néant de l’histoire où il s’avance en tapinois.

Pourtant… à l’extrême rigueur, il y a peut-être quelques demi-certitudes vers lesquelles il est permis d’incliner, quand on n’écoute pas, bien entendu, son tempérament personnel. Ainsi, M. Aulard ne serait pas éloigné de croire que Napoléon fut franc-maçon. Oui, franc-maçon : c’est intéressant cela, pour des gens honnêtement républicains. Notez que lui-même, hésite encore… Mais il s’interroge là-dessus longuement, car là, il se sent captivé, là s’ébroue sa vieille âme ficharde. Quelle joie de penser que l’étudiant annamite, qui