Page:René Benjamin - La farce de la Sorbonne, 1921.djvu/142

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

sensibles, car ceux-là aussi ont un grief, et il est grave.

Ceux-là penchent la tête. Ils me regardent de côté, l’air douloureux. Parmi ceux-là, il y a beaucoup d’hommes faibles et de femmes charmantes. Ils me lisent et ils soupirent. Ils aimeraient m’aimer plus qu’ils ne m’aiment. Ils sont dolents, inquiets, généreux. Je les connais ; je les reconnais. Je les entends gémir à chacun de mes livres. Ce sont des gens fort bien et touchants ; une bonne fois, je voudrais que nous causions ensemble.

Madame, n’ayez pas peur, prenez ce fauteuil. Vous, Monsieur, mettez-vous près de Madame. Et carrément, dites-moi de quoi vous m’en voulez…

C’est cela ?… Je le savais !…

Ainsi, vous souffrez que j’aie écrit une Farce sur la vénérée Sorbonne, où pendant cent pages, j’ai ri de maîtres ridicules ? Vous êtes bons, vous êtes patriotes, l’humanité vous semble encore plus pitoyable que comique, et vous éprouvez de ce que j’ai fait une gêne et un remords. Votre sensi-