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dans le vide, et représentent le Néant. Ils s’appellent MM. Puech, Martha et Michaut. Ne croyez pas que ce soient des noms de mon invention. Vous ne les connaissez point ? Personne ne les connaît. Mais ils s’appellent comme je vous dis, et ils occupent trois chaires importantes à la Faculté des Lettres de Paris.

Ils sont inécoutables. Ils n’ont ni goût, ni forme, ni saveur, ni odeur : même la fine et discrète politique ne les intéresse pas. L’esprit ne peut s’accrocher à rien de ce qu’ils disent, car ce qu’ils disent n’est vivifié par rien qui ressemble à de l’esprit. Les vrais étudiants ne mettent jamais les pieds à leurs cours. Personne ne peut les défendre. On ne les consolera pas par un banquet. Et je suis seul à vouloir leur faire trois notes de musique.

M. Puech !… Considérons d’abord cet homme considérable ; car enfin, ce n’est pas rien d’annoncer sur sa porte : Littérature grecque : poésie bucolique ; Théocrite. Ces cinq mots annoncent un programme à faire rêver ! Il semble qu’on va entendre chanter