— Alors, il f’rait pas mal d’nous renvoyer un p’tit Jésus, dit doucement Gaspard, y en a besoin…
Quand il sonna chez M. Farinet, il avait de l’émotion. Il regardait son enveloppe : Professeur à la Faculté des Lettres, et il se disait : « Ça doit êt’e un vieux bonze épatant. » La porte s’ouvrit. Il se trouva devant un petit homme affreux, tout poils, l’œil méfiant, doigts crochus, et dont le lorgnon, comme la cravate, s’en allait de travers, donnant à ce vieux sans soin un aspect de désordre qui complétait son air cuistre.
Gaspard lui tendit la lettre et s’expliqua. Le vieux fit : « Ah ?… Ah ! merci ! » Restant dans la porte, il déchira le papier et il lut, puis il dit :
— Oui… Bon… Bien… Alors il est mort ?
— L’est mort, fit Gaspard d’un ton désolé.
— Et… il ne vous a rien dit pour ce qu’il met là, sur les tournures homériques et les verbes intransitifs ?
— Comment ça ? fit Gaspard.
— Ça ne fait rien… Je verrai l’éditeur…
Et il louchait le vieux, barrant toujours sa porte, comme s’il avait peur d’un soldat chez lui. Il dit encore de la même voix pointue :
— Vous, c’est la jambe qu’on vous a coupée ?
Puis, brusquement :
— Est-ce que, là-bas, vous aviez des poux ?
— Ah !… y en avait qu’en avaient…