la guerre, et l’a pas tort, pasque maintenant, pour lui, c’est la bonne vie !
La bonne vie ! Bibiche écoutait, le cœur battant. Et elle ne se sentait plus fâchée du tout, mais admirative, et tremblante d’espérance, n’ayant qu’une idée : oublier, demander pardon, s’humilier. Trois cents francs ! La femme d’un homme qui gagne trois cents francs !
Elle attendait Gaspard. Il vint, très sûr de son effet. Mais il avait l’air de ne s’adresser qu’à la concierge.
— Alors ?… On vous a dit ?… C’est pas mal, hein, ça peut aller ?
Il ajouta, l’index sur la poitrine :
— Ce p’tit-là, quoique l’gouvernement il ait supprimé l’absinthe, il y r’gardera pus pour un apéritif.
Bibiche, qui rougissait de sa propre bassesse, murmura :
— Oh, tu sais t’débrouiller, ça, t’as toujours bien su… Trois cents francs !
— Pis deux pour cent su chaque guibole vendue, fit Gaspard d’un air important. Ah, l’bonhomme ! J’avais envie d’ l’embrasser su la bouche… Pis il m’en a montré une, qu’il avait dans une valise : si c’est bath à voir ! Au genou, y a un levier, tu fonctionnes ça, et ça fait toc ; pis dans l’pied, une bascule t’nue par un cat-