et un ami de Puche. Alors, il n’avait pas peur du capitaine. Pourtant, quand il l’aborda, il ne lui trouva pas la bouche souriante, ni les yeux indulgents ; et il commença d’une voix confuse :
— Mon capitaine… c’est la faute à la mairerie. Moi, j’leur disais pour la permission ; eux ils m’ont dit qu’ça f’sait rien, ou qu’alors mon gosse il resterait un bâtard ! Et c’est ça qui m’turlupinait. J’pouvais pas r’venir avec c’t’idée-là. Mon capitaine, j’voulais pas qu’on dise, si j’clameçais : « Gaspard, c’était un feignant, à preuve que son gosse il est bâtard. » Mon gosse, maintenant, il s’appelle Gaspard, et si les aut’es cochons ils r’commencent dans vingt ans…
— Enfin, dit le capitaine, il y a un règlement, et je suis forcé de te fourrer en boîte.
— Mon capitaine, dit Gaspard, j’demande à r’partir tout de suite foute su la gueule aux Boches !
— Tout de suite ? dit le capitaine. Il n’y a pas de départs toutes les trois minutes comme à ton tramway de Montparnasse. Pas avant dix jours.
— Écoutez, mon capitaine, c’est rapport à mon gosse…
— Il n’y a pas que ton gosse ! dit le capitaine. Il y a aussi une histoire de gendarme… Il est arrivé un rapport. Qu’est-ce que tu as fichu en t’en allant ? Tu as injurié un gendarme ?