il la palpa, et comme elle poussait un cri : « Je vous fais mal ? À la bonne heure ! J’aime cela ! »
Il prit une feuille, où était figuré le corps humain ; il marqua sur l’image chaque point douloureux. À l’épaule il dit :
— Là, j’ai la preuve de vos digestions difficiles.
À la cuisse :
— Ici, le témoignage de vos douleurs de tête.
Ces propos jetèrent ma sœur dans une confusion admirative… et elle glissa vers le rivage de l’espérance. En réalité, il la fit entrer dans un cabinet électrique, où il lui dit :
— À l’épaule, je vais disperser le Iang ; à la cuisse, tonifier le Inn.
C’était une pièce noire, où se dressaient des tubes qui tenaient à des cadrans. Des étincelles crépitèrent. Ce docteur prit une aiguille blanche, et fit une première piqûre qui causa à ma sœur une telle révolution qu’elle se leva, paraît-il, comme les miraculées, balbutiant :
— C’est prodigieux ! J’ai l’impression, docteur, d’être une pile, et que vous m’avez rechargée !
— Madame, lui dit cet homme, voulez-vous rester allongée, que je fasse ma seconde piqûre.