templer longuement les dessins ! On voyait sur celui-ci un commissaire central en train de téléphoner à un sergent de ville… Sergent de ville, charcutier, rat crevé, voilà les images poétiques dont on ornait son jeune et tendre cerveau ! Ah ! Socrate ! Ah ! Saadi ! L’expression si belle « élever un enfant », en ce triste siècle, n’a donc plus de sens !
Je n’aime pas la violence, mais j’avais envie de dépecer ce bouquin. Puis tournant machinalement les pages, je suis tombé sur un chapitre qui s’appelle les animaux, et ma curiosité fut la plus forte. Les animaux ! La Fontaine ! Le royaume de la fable ! Peut-être qu’au milieu d’eux j’allais trouver l’apaisement et la poésie. Je parcourus :
« Les harengs habitent les mers polaires. Ils peuvent pondre jusqu’à cinquante mille œufs. »
Je passai :
« La morue peut atteindre un mètre de long. Elle est plus féconde encore que le hareng. »
Je passai :
« Le cheval a les yeux à fleur de tête. Sa vue est perçante et pénètre les ténèbres. Il sait se conduire la nuit. Ses oreilles sont en cornets. Par ses narines largement ouvertes, il respire bruyamment. Le pied du cheval n’a qu’un doigt, sur lequel le maréchal-ferrant fixe des fers. Le cou est surmonté d’une crinière abondante. »