n’ont pas cela en Germanie ? Parbleu ! On a envie de s’asseoir et de dire du Ronsard. Voyons, il faut sauver ce pays-là !
— Oui, il faudrait, soupirai-je.
— Cessons de faire de la politique ! Et fabriquons de la bonne humeur ! C’est mon programme, en deux phrases. La bonne humeur, cela se fait naître, comme autre chose.
— Ah ! que vous me soulagez ! lui dis-je. Dès que je suis près de vous, je deviens un autre homme !
— Eh bien, cher homme nouveau, me demanda Saint-Remy, que diriez-vous, pour achever la métamorphose, d’une promenade en voiture ? J’ai quelqu’un à voir à Noisel. Trois kilomètres. J’ai loué un équipage. Voulez-vous monter ?
Il me montrait une touchante bagnole, aux cuirs craquelés, aux draps mités. Des roues mal ajustées, un cheval historique, un cocher de musée.
— Je veux vous voir au fond, près de Mme Saint-Remy !
Je protestai. Ce fut une lutte : tous deux nous voulions le strapontin, cette planchette curieuse, où nos grands-pères réussissaient à se maintenir assis. Saint-Remy l’emporta.
— Voyons, dit-il, vous serez mieux pour parler !
Déjà il écoutait.