de ses amis, M. Torsthoffen, qui connaît en détails la réorganisation de cette armée. C’est un professeur de droit, ce qui n’offre pas, à première vue, grande garantie de compétence, mais il s’en excusa spirituellement, m’indiquant les rapports du droit et de la force, et que puisque celle-ci est capable de supprimer celui-là, il n’est pas superflu, en s’adonnant à celui-là, de bien étudier celle-ci. C’était son cas. À la vérité, la nouvelle force allemande lui paraissait pacifique. Il est vrai que M. Torsthoffen est gras et bienveillant.
— Ce qui est curieux, me dit-il, c’est que la France ne veuille pas croire que l’armée allemande est purement défensive.
— Comment ? demandai-je surpris.
— Je vous dis la vérité ! reprit M. Torsthoffen.
— Mais encore, répliquai-je, qu’est-ce qui est défensif ?… N’avez-vous pas de quoi transporter vos troupes pour une offensive ? N’avez-vous pas d’avions pour bombarder l’ennemi ?
— Nous ferons cela, si nous y sommes forcés ! me dit M. Torsthoffen. Mais… je répète que les plans de notre État-Major ne sont rien que défensifs.
Je baissai les yeux devant tant de modération.
— Ce n’est pas pour la guerre, dit avec force M. Torsthoffen, que notre Chancelier