M. Kiss voulut m’expliquer l’importance hygiénique et sociale de cette institution toute pacifique. L’étudiant vit avec le paysan ! L’étudiant défriche, dessèche, fait des routes, travaille de ses mains !
Pourquoi ai-je eu l’idée, dans une baraque, d’apercevoir l’annonce d’une conférence sur la guerre ?
— Attendez, dit M. Kiss. Attendez !
Et d’un tiroir il sortit un album, rempli d’horribles photographies de cadavres entassés.
— Voici ce qu’on leur fait voir… pour qu’ils en aient le dégoût !
À moins que ce ne soit pour les endurcir. Je ne fis pas de réflexions.
J’ai regardé la jeunesse hitlérienne, Hitlerjugend. Je l’ai vue à Munich. D’abord sous forme de bureaux, de douzaines de bureaux, débordants de fiches, chaque fiche représentant un enfant, sa famille, sa santé, ses finances. De cette fiche on m’a dit : « Elle le suivra toute sa vie ! » Miséricorde ! J’ai compris pour la première fois la nécessité de la mort, où l’âme enfin s’envole… sans fiche ! — Ensuite, on me mena dans une salle basse, sous des poutres noires. Il y pendait de curieux lustres, fabriqués avec des roues de charrettes, tenues à plat par de grosses chaînes. On avait piqué dedans des bougies couleur sang. La muraille était blanche ; l’ensemble funèbre.