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bai èfant. Il ne sait même pas marcher, malgré qu’il y a déjà longtemps qu’il est chez nous, et qu’il peut voir comment il faut faire. Non, il faut qu’on lui apprenne parce que si on ne lui apprenait pas à marcher maintenant, eh bien, il ne saurait pas le faire plus tard quand il sera devenu un grand fort homme. Alors, Trinette le prend par en-dessous le bras que son jâgau lui remonte dans le hatrau et que sa jaune bavette revient jusqu’à sur son nez. Et elle se penche en avant pour qu’il essaie de marcher, mais il ne sait même pas mettre un pied l’un après l’autre comme tout le monde. Il les lève tous les deux à la fois, puis il maque à terre avec, ou bien il treffelle, ou bien il écrase un pied avec l’autre. Mon Dieu donc, est-il possible d’être si bête !

Et quels pieds qu’il fait ! Il ne les met pas droits devant lui, en mesure, comme moi et les autres gens, il les laisse barloquer comme des cliquottes. Et on voit deux petits morceaux de bas blancs avec deux souliers bleu clair tout ronds avec une blouque et qui sont toujours tout reluisants et mouillés.

Ses jambes sont tellement aroyïes que jamais il ne saurait faire toucher ses deux genoux ensemble et ça fait qu’entre ses pieds et ses cuisses ça fait un grand rond vide où que je passerais bien ma tête. (Mais je ne peux mal de la pousser là, parce qu’il me ferait peut-être une sale farce.)

Et puis on voit toujours ses jambes toutes nues et tout. On ne voit plus que ça dans la