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— Vochal voss franc, pace qui vos avez si bin l’tour, mains po c’prix-là, vos poriz co bin li en è rayi eune, po l’rawette.

Je veux courir envoye, mais le monsieur rie en prenant les cennes, et il met sa main sur mes cheveux en disant :

— Tu ne peux mal, mon p’tit ; jusqu’à la prochaine fois.

Et nous partons ; en fermant la porte, mon oncle m’a dit sur le trottoir, tout fâché :

Eco on franc qui j’paye por vos, vîreux qui v’estez…

Mais ça m’est égal à c’t’heure. Je marche derrière lui en faisant hilter mon dent dans la petite boîte. Je l’ouvre, je chipote avec ; elle sent mauvais, tout sûr, comme un vieux droug de pharmacien qu’on retrouve après bien longtemps dans une table de nuit. Et le trou au milieu de mon dent que je croyais si grand, on n’y mettrait pas plus que deux ou trois cacas de souris. Mais c’est mon dent da moi, est-ce pas ? Et je joue avec et je rie.