Page:Remy - Les ceux de chez nous, vol 7, Mal de dents, 1916.djvu/16

Cette page a été validée par deux contributeurs.

— C’est on gros dint d’zeur, en èri, dit mon oncle.

Ce n’est pas vrai, c’est en bas, et l’homme va m’arracher où il ne faut pas. Alors je mets mes mains contre son gilet pour qu’il ne vienne pas autour et je dis en commençant à pleurer :

— Rattendez un peu, Monsieur, je vais vous expliquer où est-ce que c’est.

— Ouvrons la bouche, seulement, et nous verrons bien de quoi il s’agit.

— Mais moi, il me faut expliquer, que je crie, et lui il a poussé ses gros doigts dans ma bouche, pendant que je parlais, et il l’ouvre de force parce qu’il me la tient si fort ouverte que je crois qu’il va me la casser. Et pendant qu’il vient awaiti dans ma bouche en se penchant comme pour regarder au fond d’un tiroir, je l’kipitte tant que je peux, mais il serre mes pieds entre ses jambes.

Puis je sens deux gros doigts qui entrent et viennent autour de mon dent et l’empoignent. Alors j’ai si peur et si mal que j’attrape la chaîne de montre du monsieur sur son ventre et je tire en doguant, tandis que lui il me pousse une grande aiguille, il me semble, dans mon dent, jusque dans mon estomac…

— La voici ! Elle ne tenait presque plus, nous l’avons extraite avec la main.

Sins doleur ! dit mon oncle, qu’avait regardé tout sans venir me défendre. Et moi, je vois que j’ai arraché la chaîne de montre du monsieur, qui pend, mais il n’y avait pas