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— Djan, vainré-ve on po m’aidî, baligand, et plèce d’allouer vos solés qui c’est mi qui les paye !

Mon oncle a commencé à marquer la place pour sa tenderie.

Il me fait tenir les piquets pendant qu’il donne les premiers coups de marteau dessus pour les enfoncer. Chaque fois qu’il maque fort, il fait une laide grimace comme s’il venait d’avaler quelque chose de mauvais. D’abord les quatre piquets aux quatre coins de la tenderie. Puis il mesure avec des ascoheies, et il fait une marque dans la terre avec la pointe de son sabot, comme quand on cherche un foyant (taupe). C’est la place pour les planchettes où que le croc des bouçons vient tourniquer dedans. C’est fort déficile de bien les mettre les planchettes, parce que quand elles sont justes devant l’autre, les bouçons se rencontrent quand on tire le herna, et ça fait une tunnel par où que les oiseaux se sauvent.

Quand elles sont chassées en terre à la bonne place, mon oncle essaie un peu, pour voir, avec la lignoul tinglée sur les deux bouçons. Ça ne va pas fort bien, il y a un bouçon qui ne veut pas rester couché malgré les coups de pied, et il se relève toujours parce que la planchette est trop à ras. Il commence déjà à jurer tout bas, mon oncle ; moi je rie, quand il ne regarde pas.

— Corez on pau happer quéques navals ell’terre d’à gros Linà ; avou les ranches, savez ! Dihindez ossu jisqu’à l’leveie et s’rayiz què-