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Alors ma tante vient sur le seuil avec ses deux poings sur ses hanches, et elle fait un signe, avec sa figure, pour demander quoi et comme.

— Taihîz-ve, que mon oncle dit au moment que je veux crier pour raconter la volée de bèguinettes.

Moi, je m’rafie et je saute en avant en tâchant de faire semblant de rien.

— Kimint a-ti stu, donc ? dit-elle, et il n’répond toujours pas ; il marche avec ses gros sabots, en se faisant encore plus pesant avec son sac et se tenant tout bossu, avec une figure pour barboter.

— Av’happez ? El dîrez-ve, djan ? crie ma tante pour commencer à se disputer.

— Pah ! couci couça, qu’il grogne en entrant dans le fournil pour rependre les affaires. Elle le suit pour rattaquer et blâmer et stâper.

Et moi, rouvisse, je mets ma main dans ma poche, je sens quelque chose de tout froid et mol que je jette vite à terre en criant tout dégoûté. C’est ma bèguinette que le gros marcou gris vient déjà pour la ramasser. J’ai happé une belle peur, est-ce pas ! Je croyais que c’était un lumeçon.