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le sac ouvert pendant qu’il y couche les deux pièces sans les mêler pour les déchirer. Il rattache les gayoules et les prihnîres pendant que je remets les quatre bouçons dans leur cuir.

— Nos l’lairant à rése po houye, dit-il, quand nous allons partir. Et voilà qu’il passe justement encore tout plein des oiseaux qui volent près de notre place de tenderie ; des kaikeux qui se tapent dans les navais, puis un coqlivîx et une volée d’âlouettes qui rase les dignesses, qu’on aurait eu si bon de les prendre à la happâde.

— Assotihet bin, èdon, dit mon oncle, en grognant. El fet exprès, savez, po m’tourmetter. Et il s’arrête avec le sac sur le dos et son bras étendu sur les bouçons. Je crois qu’il voudrait bien rattaquer. Mais j’ai si faim, moi, d’une tartine avec une cuite poire écrasée dessus, que je marche en avant pour arriver plus vite.

Je passe vite par la baille, les vaches nous regardent, avec une bouchée d’herbe qu’elles laissent pendre sans la manger tout de suite. Il y a des jaunes hotchkawes qui viennent tout près sans avoir peur des vaches. Puis des aguesses qui crient si laid tout en haut des plopes où elles ont des nids comme des grosses boules noires.

Quand nous arrivons pas loin de la maison, le chien de cour, Liong, sort de son tonneau en frottant sa chaîne sur le bord, puis il hawe quelques coups pour dire qu’il vient quelqu’un.