Page:Relation historique de la peste de Marseille en 1720, 1721.djvu/96

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
78
Relation Hiſtorique


tres neceſſités : enfin, tout y étoit ſi bien diſpoſé, que dans un Corps auſſi nombreux, chacun y trouvoit non ſeulement le neceſſaire, mais même toutes ſes commodités, & à un prix mediocre, pendant qu’avec une dépenſe immenſe on manquoit ſouvent du neceſſaire dans la Ville.

On n’eût pas moins d’attention à pourvoir à l’entretien des malades, & à empêcher que le mal ne ſe repandit, & n’infecta tout ce Corps. L’Hôpital des équipages qui eſt derriere la Citadelle hors la Ville, & ſur le bord de la mer, fût deſtiné pour les peſtiferés : on le vuida ſur le champ, & on le munit de tout ce qu’il faut pour les malades, & des Officiers neceſſaires. Par-là on ne fût pas dans la neceſſité d’infecter l’Hôpital general des Forçats, qui fût reſervé pour les malades qui s’y trouvoient alors, & pour ceux qui pouvoient tomber de toute autre maladie que celle qu’on craignoit. Comme ſur les Galeres la communication y eſt très-prochaine, & qu’un malade en auroit bientôt infecté pluſieurs autres, on érigea un Hôpital d’en-