rement déſertes, où tout avoit péri ?
Quelle aparence que les voiſins
les plus éloignés puſſent ſçavoir le
nombre de toutes ces familles éteintes ?
Combien d’étrangers, de gens
inconnus, d’autres qui n’avoient
point de domicile fixe, ni de demeure
certaine ? Combien de gens
obſcurs, inconnus aux plus proches
voiſins ? Combien d’enfans entre les
mains des Nourrices diſperſées, &
ignorés de tous les voiſins. Tous ces
gens-là manquent dans ce dénombrement,
qui a été fait dans toutes les
Parroiſſes, & qui ſe monte à 30000.
ames ; ainſi en y ajoûtant tout ce qu’on
voit y manquer, nous pouvons,
ſans rien exagerer, le faire monter à
40000. Celui du Terroir va tout au
moins à 10000. ce qui feroit en tout
50000. ames. On trouve à peu près
le même nombre, quand on fait ce
dénombrement par un calcul proportionel
ſur le nombre des morts, dont
on avoit tenu un compte exact jour
par jour juſques vers le 15. du mois
d’Août, en ſuivant les proportions,
ſelon leſquelles la mortalité eſt allée
croiſſant juſques au 15. Septembre,
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Relation Hiſtorique