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de la peſte de Marſeille


& dès l’année précedente. L’Apoticaire de l’Hôpital du Mail, qui eſt auſſi Medecin, fit quelques experiences ſur des chiens ; il injecta aux uns par diverſes veines de la bile des peſtiferés, il en mit à d’autres dans des playes faites exprès, & ces animaux parurent malades, & moururent dans quatre jours, avec des charbons & des bubons, à ce qu’il dit, cette bile mêlée avec de l’eſprit de vitriol devint verte d’un vert d’herbe, l’eſprit de nitre la rendit noire, & le ſel ou l’huile de tartre lui redonna ſa couleur jaune & naturelle. Il avoit aperçu qu’un chien qui rodoit depuis long-tems dans cet Hôpital, où il mangeoit les glandes arrachées des bubons, lêchoit le pus & le ſang des peſtiferés, n’avoit jamais paru malade, il injecta dans ce même chien de la bile peſtiferée, & auſſitôt ce chien fût réellement frapé de peſte. Ayant communiqué ſes expériences à Mr. Deidier, celui-ci les jugea propres pour ſervir à ſes deſſeins & à ſon ſiſtême, & crût devoir mettre à profit une ſi bonne trouvaille ; il bâtit là-deſſus une ſuite de douze

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