tomes de cette maladie. Pour prouver
le premier article, il nous cite
des morts ſubites de quelques perſonnes
connuës, arrivées cette même
année, & il nous dit que ces morts
ſubites étoient des avant-coureurs de
la peſte. Si cela eſt cette peſte a été
bien lente dans ſes progrès, & il
faut avoüer qu’Horace[1] a bien raiſon
de dire que la peine qui ſuit le coupable
eſt d’autant plus terrible qu’elle
eſt plus lente & plus long-tems
ſuſpenduë. Pour le ſecond article, il
a fait une exacte recherche de tous
ceux qui avoient eu des boutons, des
furoncles, des charbons, & autres
tumeurs cette même année, il a gratté
leurs cicatrices, & il y a aperçu
d’anciens veſtiges de peſte. Malheureux
aveugles que nous étions, Marſeille
nourriſſoit la peſte dans ſon ſein
ſans le ſçavoir.
Mr. Deidier s’y eſt pris d’une autre maniere, il a employé tour à tour les expériences & les raiſonnemens, pour prouver que la peſte, qui fût à peine reconnuë par ſes Collegues dans le mois d’Août, étoit pourtant dans Marſeille avant le mois de May,
- ↑ Ode 2. lib. 3.