toute la Ville applaudit à cet ouvrage,
qui favoriſe l’opinion commune.
Il n’y a que le Medecin de Toulon,
qui l’a regardé comme un effort inutile
d’un Pygmée peu digne de ſa colere
& de ſon reſſentiment : il n’en a
pas agi de même avec Mr. Deidier,
avec lequel ils ſe ſont batus rudement
par des lettres très-aigres & très-vives,
dont les copies ont couru dans
le Public, & nous pouvons dire que
cette ſcene n’a pas été des moins divertiſſantes
de toutes celles que les
Medecins ont donné dans cette Ville.
Il n’eſt pas juſqu’au Frere Victorin Quêteur des Auguſtins Reformés, qui ne ſe ſoit crû en droit d’écrire ſur la peſte par une lettre à un de ſes amis. Ce Frere avoit bien montré d’autres talens que celui de Quêteur, mais on ne lui ſçavoit pas encore celui d’être Phiſicien & Chimiſte : il ſe propoſe dans cette lettre d’expliquer la nature du mal, ſes remedes, & la maniere de s’en préſerver. Il reconnoit diverſes peſtes qui affligent les hommes, les animaux, & même les plantes ; il les attribuë aux exhalaiſons minerales, & celle de Marſeille