le déſordre general que fit dans toute
la nature un froid ſi extraordinaire ;
& même les Medecins diſent que les
maladies ordinaires, qui dans toutes
les autres villes ſuivent les revolutions
des ſaiſons, ne font que ſe montrer
en celle-ci dans un très-petit nombre
de malades. D’où viendroit donc cette
prétenduë infection de l’air, capable
de produire la maladie d’aujourd’hui ?
Voudroit-on dire qu’elle y a été aportée
des pays lointains par quelque
vent funeſte ? Mais qu’on nous prouve
auparavant que les miaſmes contagieux
ſont aſſez liés enſemble, pour
n’être pas diſperſés & diſſipés par un
ſi long trajet.
On peut encore moins raporter cette infection à d’autres cauſes, qui n’ont jamais exiſté dans cette ville ni dans ſon voiſinage. Nul dérangement dans les ſaiſons de cette année, ni des années précedentes, les vents, les pluyes, le chaud, le froid, tout avoit ſuivi le cours ordinaire & regulier de la nature. Nulle maladie précedente, ni fiévre maligne, ni petite verole, qui ait annoncé une conſtitution épidemique. Nulle comete,