dit ſaint Jean, qu’on leur repreſente
comme autre-fois ſaint Cyprien aux
Habitans de Carthage, que cette
Contagion & cette Peſte, dont leur
Ville eſt affligée, n’eſt qu’une épreuve
génerale que Dieu a voulu faire
de leur charité[1]. Qu’on leur apprene
ce que les ſains doivent aux malades,
ce que les enfans doivent à leurs
Peres, ce que les Peres doivent à
leurs enfans, ce que les maris & les
femmes, les maîtres & les domeſtiques
ſe doivent réciproquement : qu’on
leur diſe qu’ils doivent s’expoſer
les uns pour les autres, & ſacrifier
leur propre vie pour ſe rendre les uns
aux autres l’aſſiſtance neceſſaire. Qu’on
leur propoſe l’exemple de J. C.
ſur lequel ſaint Jean fonde cette obligation,
celuy de tant de Saints, celuy
même des infidelles du Levant :
qu’on leur rapelle encore l’exemple
des premiers Chrêtiens[2], & ſurtout de
ceux d’alexandrie, qui au raport de
ſaint Denis leur Evêque, ſans crainte
du peril viſitoient les malades, les ſervoient
aſſidüement, & leur donnoient
des remedes, quoyqu’ils fuſſent aſſurés
qu’en exerçant ces actes de cha-
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Relation Hiſtorique