au peuple une téméraire confiance,
c’eſt donner lieu à tous les deſordres &
à tous les malheurs, dont nous gémiſſons
encore, de ſe répandre dans toute
une Province, & dans tout un Royaume.
Il ne faut rien outrer dans une matiere
de cette importance ; & pour ne
pas donner dans aucune de ces facheuſes
extremités, il n’y a pour la
Contagion qu’à la réduire dans ſes
juſtes bornes, & établir ſur des faits
conſtants, & bien averés des regles
ſures pour le commerce & pour la
communication en temps de Peſte.
C’eſt ce que les Médecins auroient pû
faire dans cette occaſion, s’ils avoient
été plus unis, & ſi dégagés chacun
de ſes préventions & des vûës particulieres,
ils avoient fait un traitté
en commun, dans lequel ils auroient
donné des regles ſûres & ſinceres pour
tout ce qui regarde cette maladie. Ce
travail auroit été plus glorieux pour
eux, & plus utile pour le public, que
tous ces mêmes ouvrages qui ne donnent
que des idées fauſſes ou tout au
moins imparfaites de la Peſte, & dans
leſquels ils n’ont fait entrer que des
vûës particulieres. Il eſt à ſouhaitter
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Relation Hiſtorique