eux les remedes neceſſaires qu’ils diſtribuoient
eux-mêmes aux malades ;
comme le Terroir de Marſeille eſt
vaſte, ils alloient à Cheval chacun
dans ſon Département accompagné
de ſon Chirurgien & du Garçon,
qu’il envoïoit quelque-fois d’un côté
d’autre, ſuivant les beſoins des malades.
Ils commencerent ce pénible
exercice vers la mi-Decembre, & le
continuerent tous les mois ſuivans
juſques à la fin du mal. Les Capitaines
des quartiers du Terroir recevoient
des Commiſſaires, les rôles des malades
de leur Département, les remettoient
tous les jours aux Medecins, qui
ſur ces rôles alloient viſiter les malades
dans les Baſtides & par-tout où ils
étoient appellés ; car l’ordre n’étoit
pas moins éxact à la Campagne que
dans la Ville, & le Commandant y
avoit ſi bien reglé toutes choſes, que
ce Peuple diſperſé dans une vaſte
Campagne gardoit la même police,
que s’il avoit été raſſemblé dans une
même enceinte.
Les Medecins trouverent dans ces Baſtides les mêmes déſolations qu’ils avoient déja vûës dans la Ville ; c’eſt