ville n’en font aucune mention, &
homme vivant, pour vieux qu’il ſoit,
n’en a jamais oüi parler. Quoique
Marſeille ſoit arroſée d’une infinité
de fontaines, & ſon terroir de divers
ruiſſeaux, néanmoins toutes ces
eaux vont ſe perdre dans la Mer, &
ne croupiſſent nulle part. Veritablement
les étrangers ſe plaignent, &
avec quelque raiſon, du peu de propreté
des ruës, & de ce qu’on y jette
toutes les immondices des maiſons ;
mais elles n’y ſont pas plûtôt jettées,
qu’elles ſont ſur le champ ramaſſées,
& emportées hors la ville, par les
payſans avides du fumier, qui leur
eſt ſi neceſſaire pour fertiliſer leurs
terres.
Pour ſe convaincre que l’air de Marſeille eſt des plus purs & des plus ſains, il n’y a qu’à ſe repreſenter la ſituation & l’heureuſe expoſition de cette ville. Nous ferons peut-être plaiſir à ceux qui la connoiſſent déja, de la leur retracer ; & ceux qui ne l’ont pas vûë, n’en auront pas moins à lire la deſcription d’une ville auſſi celebre par ſon antiquité, que par ſes embeliſſemens modernes.