rachant le conſentement au contract.
Celuy-là ſurpris autant par l’infection
de l’air que par l’agitation de
ce nouvel exercice, ne tardoit guere
de contracter auſſi la maladie. Tantôt
c’étoit une femme ou un homme
qui ſe marioient avec des plaïes encore
fumantes de peſte, qu’ils ne manquoient
pas de ſe communiquer mutuellement.
Enfin tantôt c’étoient des
gens, dont le mal ne s’étoient purgé
par aucune ſuppuration exterieure,
en ceux-là, le venin peſtilentiel n’étant
ny détruit ny évacué, mais ſeulement
aſſoupi, reprenoit bien-tôt
ſon action par celle du mariage. Pour
prévenir tous ces abus qui ne pouvoient
que perpetuer le mal ; il fut
convenu entre Mr. l’Evêque & Mr.
le Commandant qu’on ne donneroit
des lettres de mariage qu’à ceux qui
rapporteroient des certificats de ſanté
des Medecins, que le calme de la
maladie rendoit preſque tous oiſifs.
En effet ils furent plus occupés deſormais
de ces viſites deſagréables des
perſonnes qui devoient ſe marier,
que de celles des malades, leſquels
reſtoient en fort petit nombre vers la
fin de Novembre.
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Relation Hiſtorique