peſte fût apportée à Marſeille par un
navire qui venoit d’Eſpagne chargé
de diverſes marchandiſes, qui furent
achetées par les habitans, que la
premiere maiſon attaquée reſta entierement
vuide, par la mort de huit
perſonnes, que le mal ne ſe répandit
pas d’abord dans toutes les maiſons,
mais qu’après avoir ſuſpendu quelque
tems ſa fureur, il ſe répandit
d’abord avec la même impetuoſité
qu’une incendie, qui prend à des
moiſſons meures, & prêtes à tomber
ſous la fauls, qu’il fit tant de ravages,
que les moiſſons ſécherent ſur
la terre, faute de moiſſonneurs, &
les raiſins ſur les vignes juſques dans
l’hyver, ne ſe trouvant perſonne
pour les cueillir. Il ajoûte que cette
peſte, après avoir ceſſé deux mois,
recommença comme auparavant, &
que le peuple qui étoit revenu de la
campagne avec tant de confiance,
perit par cette eſpece de rechûte. Voilà
bien de traits de reſſemblance avec
celle d’aujourd’hui, Dieu veüille nous
garantir du dernier.
Le même Auteur[1] parle de la quatriéme en 591. & dit que Marſeille
- ↑ Greg. Turen.
lib. 9. cap. 21. & 22.