en avoit toûjours quelqu’un, qui plus
courageux que les autres, ou plus
preſſé de vendre ſes denrées, venoit
les aporter. De plus tous les Pourvoyeurs
des Bourgeois retirés dans
leurs Baſtides, venoient tous les jours
en Ville prendre leurs neceſſités ; ainſi
par les uns ou par les autres le mal
fût porté dans le Terroir. Il commença
par le Village de St. Marcel, &
par le quartier de Ste. Marguerite,
où il fût porté par des gens de la ruë
de l’Eſcale ; de-là il gagna bientôt
tous les autres Hameaux, & ſe répandit
inſenſiblement dans toutes les
Baſtides. La terreur de la maladie fût
encore plus grande à la Campagne
que dans la Ville ; cependant malgré
les précautions qu’elle leur inſpiroit,
malgré l’éloignement des habitations,
elle y a fait les mêmes progrès & les
mêmes ravages. Elle enleva d’abord
tous les Jardiniers, qui ſont aux environs
de la Ville, & des uns aux autres,
elle s’étendit juſques dans les
quartiers les plus reculés. C’eſt là que
les malades éprouverent ce que l’abandonnement
le plus entier, & l’inhumanité
la plus barbare ont de plus
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Relation Hiſtorique