Page:Relation historique de la peste de Marseille en 1720, 1721.djvu/213

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
195
de la peſte de Marſeille


toire, quoique les pouvoirs de confeſſer leur euſſent été ôtés long-tems avant la contagion ; le P. Gaultier leur Superieur avoit donné toute ſa vie des preuves trop marquées de ſon zele pour le ſalut des ames, pour en manquer dans cette occaſion : en effet, animé de cette charité vive qu’il a fait paroître dans les Miſſions, auſquelles il s’étoit dévoüé depuis long-tems, & qui étoient toûjours ſignalées par des converſions éclatantes ; il alloit dans les maiſons infectées conſoler les malades, ranimer leur courage, & inſpirer des ſentimens de pieté à ceux à qui il ne pouvoit pas communiquer la vertu des Sacremens, j’ai reçû moi-même de ſes viſites conſolantes dans mes maladies. Quelques-uns de ſes Peres ſuivirent ſon exemple, confeſſant ceux qu’ils trouvoient dans l’état où tout Prêtre peut abſoudre, & ſur tout le P. Maltre, homme d’une candeur, qui le faiſoit aimer de tout le monde ; leur charité reſſerrée par le défaut des pouvoirs, en devint plus ingenieuſe à trouver les moyens de ſe ſatisfaire. Ils ſe chargerent auprès des Ma-

I ij