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de la peſte de Marſeille


ditte la Tourrete, qui eſt entre le Fort St. Jean & l’Egliſe Cathedrale, quartier habité par de gens de mer, & par le menu peuple, il y avoit toûjours plus de mille cadavres ; le Cours même en étoit rempli ; tous les bancs, dont il eſt bordé de chaque côté, étoient autant de cercueils & le lieu le plus agréable, où les jeunes gens alloient reſpirer un air de vanité, étoit devenu l’endroit le plus propre à leur en inſpirer le mépris. La préſence de tous ces morts étoit pour les malades languiſſants dans les Places publiques un nouveau ſujet de trouble & d’effroi. La Parroiſſe de St. Ferreol étoit le ſeul endroit de la Ville exempt de l’horreur & de l’infection des cadavres, & cela par les ſoins du Curé & des Commiſſaires de cette Parroiſſe. Ils s’étoient reſervés un certain nombre de Corbeaux & de Tomberaux, & les ménagerent ſi à propos, qu’ils durerent pendant toute la contagion ; d’ailleurs la proximité des foſſes favoriſoit beaucoup le prompt tranſport des cadavres, qui étoient enlevés ſur le champ, & n’y croupiſſoient jamais.