fuit une Ville infectée de peſte ; il
faut ſe paſſer des commodités ordinaires,
& on a de la peine à ſe procurer
les alimens les plus neceſſaires,
Telle étoit la face de la Ville, & la
triſte ſituation de ſes Habitans ; tel
étoit l’éclat des choſes, quand le mal
entra dans ſon ſecond periode, ce qui
fût environ le dix du mois d’Août.
CHAPITRE IX.
E n’eſt pas ici la premiere fois
qu’on a vû les Habitans d’une
Ville affligée de peſte douter de la
verité de cette maladie, juſques à ce
qu’ils lui ayent vû faire les derniers
ravages. Il en eſt arrivé de même
dans toutes les Villes que Dieu a voulu
punir de ce fleau. Il ſemble qu’il
ne les frape de cet aveuglement, que
pour les empêcher de prendre des meſures,
pour ſe ſouſtraire à ſa juſtice ;
on peut dire néanmoins que l’incredulité
n’a jamais été pouſſée ſi loin,