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de la peſte de Marſeille


ne droit à ceux qui y ſont en place, & aux principaux Citoyens d’y avoir quelque part : auſſi ces perſonnes voyant qu’ils n’étoient point appellés à cette adminiſtration, dans laquelle ils ne pouvoient pas s’ingerer d’eux-mêmes, & jugeant que leur préſence inutile au Public, ne ſerviroit qu’à les rendre ſpectateurs de la plus triſte ſcene qui fût jamais, ne penſerent plus qu’à leur propre conſervation. Les Officiers de Juſtice, les Directeurs des Hôpitaux, les Intendans de la Santé, ceux du Bureau de l’Abondance, les Conſeillers de Ville, & les autres Officiers municipaux, tout diſparut, & les Echevins reſterent ſeuls à la tête d’une nombreuſe populace, avec leur Secretaire, & Mr. Pichaty l’Avocat leur Conſeil ordinaire.

Ils n’ont pas laiſſé que de rendre diverſes Ordonnances très-utiles pour la Police, comme celles qui ordonnoient de faire ſortir tous les Gueux & Mandians de la Ville ; qui défendent de reſſerrer le bled, de ne rien laiſſer dans la Ville, qui peut cauſer de l’infection, de tranſporter les